Femmes trans et pratiques culturelles

Publié le 13 mars 2023 Mis à jour le 13 mars 2023
le 24 mars 2023
de 14h à 16h
salle LA123 du bâtiment Érasme du Campus du Mirail

Atelier du laboratoire junior LGBTI

Nous aurons le plaisir d’écouter les interventions de Lola Leandri intitulée « Pratiques sociales du rap par les femmes trans’ : faire exister et porter les voix trans’ dans les cultures populaires » ainsi que celle de Robi/yn Calvez intitulée « Outils masculins, devenirs féminins : premiers résultats d’analyse thématique croisée des trajectoires de joueuse et de transition de personnes transfem ».

Si vous souhaitez y participer à distance, merci de remplir ce formulaire, nous vous ferons parvenir un lien Zoom la veille.

Lola LEANDRI est masterante en sciences politiques à l’université Paris 8. Ses travaux portent sur la culture populaire et les politiques sexuelles, et en particulier les pratiques culturelles des personnes trans’. Elle a réalisé un projet de recherche sur modalités d’engagement féministes et queer dans le monde du rap. Son mémoire porte sur les pratiques du rap par les femmes trans’.
 
Résumé :
D’après Christian Béthune, une caractéristiques esthétiques du rap est l’importance de l’« énonciation » et les limites de « textualisation » (Béthune 2004) que cela implique. Dès lors, à la suite de Liz Escalle-Dyachenko, on tentera d’envisager la mise en scène et la mise en visibilité des voix trans’ et l’importance de leur contexte d’énonciation, face à l’effacement des productions et des discours trans’ (Escalle-Dyachenko 2022). Une voix n’est pas trans’ en soi, d’où l’importance de centrer l’analyse sur les lieux de diffusion (concerts, plateformes d’écoute en streaming…), de production (studios, domicile…) pour tenter de reconstruire les pratiques du rap à travers les sociabilités trans’. Cette communication aura pour but de présenter la construction d’un protocole d’enquête face aux enjeux des « études trans’ », et de présenter ses premiers résultats.

Robi/yn Calvez est masterante à l’Université Paris 8 en Médias et rapports sociaux de race, classe et genre. Ses travaux croisent étude des médias, du genre et études trans’, avec un intérêt particulier pour la réception et les pratiques. Elle a publié dans la revue Trouble studies. Aujourd’hui, elle projette une thèse sur les usages du numérique des personnes trans’, co-dirigée par Marion Coville (IAE Poitiers) et est à la recherche d’un financement.

Résumé :
Des travaux ont permis, malgré leurs limites, de montrer que les pratiques des jeux semble former un lieu qui pourrait permettre l’expérimentation, la réalisation des projets de genre des personnes trans’ de manière un peu plus sûre que dans l’espace public (Baldwin, 2018 ; Vachey, 2015 ; Almeida, Lin, Morgan,O’donovan, Perry, 2020) ainsi que la création de jeu et/ou l’interprétation de ceux-ci permettant de développer de nouvelles technitiés liées aux personnes queer et trans’ (Coville, 2014 ; Bouennec, Coville, Moreau, Thiounn, 2019 ; Ruberg, 2022 ; Ruberg, Shaw, 2017). Cette enquête revient sur l’analyse d’une dizaine d’entretien semi-directif articulant trajectoire de joueuse et trajectoire de genre. En s'intéressant au parcours et motivations de la pratique des jeux, hors d’une promotion pure et naïve de ceux-ci comme un refuge parfait pour les personnes transfem (ce qu’ils ne sont pas), il s’agit aussi d’esquisser les résistances à la socialisation masculine dans les parcours des personnes transfem, ainsi que les motivations derrière leur engagement vidéoludique.