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L'épigénétique, une science oublieuse des gender studies. Regards sur une promesse made in USA
Publié le 17 mars 2023 – Mis à jour le 17 mars 2023
le 4 avril 2023
de 10h30 à 12h30
Salle du CAS (E121) - Maison de la Recherche - Campus du MirailDans le cadre du nouveau séminaire, The Politics of Knowledge, Expertise, and Science (PoKES), nous avons le plaisir d’accueillir Julie Jarty (sociologue à l'UT2J/CERTOP-CNRS) pour la communication suivante, qui serait commentée par Hilary Sanders (UT2J/CAS) : "L'épigénétique, une science oublieuse des gender studies. Regards sur une promesse made in USA" .
Dans cette communication, j'entends proposer une critique féministe d'un programme de santé publique puisant sa légitimité dans le champ scientifique controversé de l'épigénétique : le programme dit des "mille premiers jours". Fabriqué au tournant des années 2010 dans les murs d'une ONG états-unienne monographiée pour l'occasion, ce programme ciblant prioritairement les ventres des corps gestants dans l'espoir d'améliorer la santé des générations futures s'étire peu à peu vers tous les pays occidentaux. Il se développe en France dans l'ombre de la crise sanitaire, à grand renfort d'expertises issues cette fois-ci de disciplines scientifiques avec lesquelles les études genre ont rompu le dialogue : neurosciences et psychologie.
Quelle lecture faire d'une politique dont l'ancrage scientifique conforte un regain d'attention tant à la santé mentale des femmes pendant la grossesse et le postpartum, qu'à chaque aliment qu'elles ingèrent, préparent ou donnent à leur progéniture ? En quoi l'encadrement des corps reproducteurs diffère-t-il de part et d'autre de l'Atlantique ? Et pourquoi cette circulation semble-t-elle se heurter à un invariant selon lequel les personnes les plus vulnérables restent aussi les plus surveillées et les plus stigmatisées ?
Par ces questions, il s'agira de montrer en quoi les études genre peuvent contribuer différemment au débat, et rappeler que la résorption des inégalités sociales de santé s'accompagne aussi d'un examen critique des conditions de possibilité de la parentalité légitime.
La conférence est accessible en distanciel:
https://univ-tlse2.zoom.us/j/93130582494?pwd=YWIwMHUwRXpOWE05VXZhYTFkVzI3UT09
Dans cette communication, j'entends proposer une critique féministe d'un programme de santé publique puisant sa légitimité dans le champ scientifique controversé de l'épigénétique : le programme dit des "mille premiers jours". Fabriqué au tournant des années 2010 dans les murs d'une ONG états-unienne monographiée pour l'occasion, ce programme ciblant prioritairement les ventres des corps gestants dans l'espoir d'améliorer la santé des générations futures s'étire peu à peu vers tous les pays occidentaux. Il se développe en France dans l'ombre de la crise sanitaire, à grand renfort d'expertises issues cette fois-ci de disciplines scientifiques avec lesquelles les études genre ont rompu le dialogue : neurosciences et psychologie.
Quelle lecture faire d'une politique dont l'ancrage scientifique conforte un regain d'attention tant à la santé mentale des femmes pendant la grossesse et le postpartum, qu'à chaque aliment qu'elles ingèrent, préparent ou donnent à leur progéniture ? En quoi l'encadrement des corps reproducteurs diffère-t-il de part et d'autre de l'Atlantique ? Et pourquoi cette circulation semble-t-elle se heurter à un invariant selon lequel les personnes les plus vulnérables restent aussi les plus surveillées et les plus stigmatisées ?
Par ces questions, il s'agira de montrer en quoi les études genre peuvent contribuer différemment au débat, et rappeler que la résorption des inégalités sociales de santé s'accompagne aussi d'un examen critique des conditions de possibilité de la parentalité légitime.
La conférence est accessible en distanciel:
https://univ-tlse2.zoom.us/j/93130582494?pwd=YWIwMHUwRXpOWE05VXZhYTFkVzI3UT09