Le séminaire interdisciplinaire ARPEGE

Ce séminaire vous permet de participer à des rencontres scientifiques labellisées ARPEGE autour des questions de genre et des féminismes dans différentes disciplines. La programmation comprend des formats variés: colloques, journées d'études, séminaires, tables-rondes, ateliers, débats... Une trentaine de rencontres rencontres sont proposées chaque année.
Le programme du séminaire interdisciplinaire ARPEGE est communiqué progressivement au cours de l'année, par l'intermédiaire du site, des réseaux sociaux et de mailings.
Tous les séminaires ci-dessous sont éligibles dans le cadre des UE "Séminaire interdisciplinaire" suivantes:
  • DVRS902T – Séminaire interdisciplinaire ARPEGE (S1)
  • DVRS112T – Séminaire interdisciplinaire ARPEGE (S2)
Il faut assister à 24h de manifestations scientifiques (colloque, conférence, table ronde, journées d’études, séminaire, etc.) par UE.

Les rendez-vous  à venir

9 octobre 2025 (13h-14h) : Les jeudis du genre

Catherine Clinton – University of Texas
Le programme des Jeudis du genre pour 2025-2026 est autour de la thématique "Transitions idéologiques dans les mouvements féministes et les politiques du genre dans le monde anglophone" 
Pour la première séance qui aura lieu le 9 octobre de 13h à 14h, nous aurons le plaisir d'accueillir Catherine Clinton  – University of Texas at San Antonio pour une communication en anglais intitulée : “Reconfiguring the Narrative: “Southern Women and the Civil War” and the Intervention of Race and Slavery”. 
La séance aura lieu à la Maison de la recherche salle E121. 
Il sera également possible de suivre le séminaire à distance en vous connectant à l'aide du lien ci-dessous. 
Lien Zoom:

10 octobre 2025 (10h30-17h): journée de rentrée ARPEGE 

Pinar Selek – Université de Nice Côte d’Azur 

La journée de rentrée de la SCR ARPEGE qui se déroulera le vendredi 10 octobre de 10h30 à 17h en salle D29 de la Maison de la Recherche (Université de Toulouse Jean Jaurès), avec une conférence inaugurale de Pinar Selek "Masculinité normative et violence politique" suivi d'un après-midi entièrement dédié aux présentations des finalistes du prix du master Genre de l'UT2J. L'après-midi sera aussi l'occasion de mettre en place un mentorat féministe pour les jeunes chercheur-e-s (master et doctorat). 
Pinar Selek est maîtresse de conférences en sociologie à l'université de Nice-Côte d'Azur. Militante féministe et antimilitariste s’intéressant notamment aux groupes opprimés et aux marginaux, elle est victime de la répression que subissent les intellectuels en Turquie et est emprisonnée en 1998. Elle vit désormais en exil en France où elle a publié plusieurs livres, fictions, contes, essais et articles. Azucena ou Les fourmis zinzines (2022) a fait l’objet d’une publication en Turquie et en Italie. Le Chaudron militaire turc Un exemple de production de la violence masculine (2023) pour lequel Pinar Selek a reçu le Prix Veu Lliure 2024. Ce prix est décerné à un auteur ou une autrice qui a subi la captivité ou la persécution en raison de ses écrits ou qui a montré une attitude résolue en faveur de la défense de la liberté d’expression.

13 octobre 2025 (16h-18h): Grande conférence du département de philosophie

Conférence de Vanina Mozziconacci – Université de Montpellier Paul Valéry
Conférence de Vanina Mozziconacci, "D'où penses-tu? Prolonger les épistémologies féministes en philosophie" 
Amphi 3 Olympe de Gouges
Vanina Mozziconacci est maîtresse de conférences en philosophie à l'Université de Montpellier Paul-Valéry et rattachée au laboratoire CRISES (EA 4424). Ses recherches portent principalement sur les théorisations féministes de l'éducation et les épistémologies du positionnement. Elle a publié Qu'est-ce qu'une éducation féministe ? Égalité, émancipation, utopie(2022, Éditions de la Sorbonne) et plus récemmentApprendre à philosopher en féministe (La Dispute, 2025). Elle a également coridigé l'ouvrage Épistémologies du genre. Croisements des disciplines, intersections des rapports de domination (ENS éditions, 2018) et codirige actuellement, avec Noémie Grunenwald, un ouvrage à paraître : Le politique est-il personnel ? Critiques féministes des pédagogies féministes (Hystériques & AssociéEs, 2025).

13 novembre 2025 (19h-) : Rencontre autour des éditions Anamosa à la librairie Paysages humains.

18 novembre 2025 (13h-) : Présentation  du nouveau livre de Michael Stambolis-Ruhstorfer au centre de ressources des langues

Michael Stambolis-Ruhstorfer (CAS) présente son livre By the Power Vested in Me: How Experts Shape Same-Sex Mariage Debates (Columbia University Press, 2025) en dialogue avec Emmanuelle Perez Tisserant (FRAMESPA) 
Cette rencontre à lieu dans le cadre du séminaire de l’Axe 3 du Centre for Anglophone Studies (CAS) : Politics of Knowledge, Expertise, and Science (PoKES)

Descriptif du livre :
(FR) 
Aux États-Unis comme en France, les différents camps dans le débat politique autour du mariage entre personnes de même sexe et de l'homoparentalité ont fortement sollicité des experts. Malgré la similitude des enjeux, les législateurs de chaque pays ont toutefois consulté des autorités différentes : des économistes et des psychanalystes, mais aussi des prêtres et des citoyens ordinaires. Ils ont même privilégié des types d'expertise différents : la recherche empirique aux États-Unis, contre la théorie abstraite en France. S'appuyant sur des entretiens approfondis et des observations ethnographiques, Michael Stambolis-Ruhstorfer retrace les divergences entre les deux pays et explique pourquoi certains experts sont omniprésents dans l'un et absents dans l'autre. À travers l'histoire de la lutte pour les droits des homosexuels, By the Power Vested in Me révèle comment et pourquoi certains experts obtiennent le pouvoir d'influencer l'opinion publique et les politiques, mais pas d'autres. À une époque où la méfiance du public à l'égard des experts est en plein essor, cet ouvrage propose de nouvelles façons de comprendre le rôle politique controversé de l'expertise et ses répercussions.
(EN) 
In both the United States and France, each side of the legal battle over same-sex marriage and parenthood relied heavily on experts. Despite the similarity of issues, however, lawmakers in each country turned to different sets of authorities: from economists and psychoanalysts to priests and ordinary people. They even prized different types of expertise—empirical research in the U.S. versus abstract theory in France. Drawing on extensive interviews and ethnographic observation, Michael Stambolis-Ruhstorfer traces the divergences between the two countries, showing why some experts are ubiquitous in one but absent in the other. Through the story of the fight over gay rights, By the Power Vested in Me reveals how and why certain experts—but not others—obtain the authority to shape public opinion and policy. At a time of soaring public distrust in experts, this book offers new ways to understand the contested political role of expertise and the fallout of its consequences.

21 novembre 2025 (9h-16h30) : Journée d'étude Sur les traces de Nusch Eluard à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès, Maison de la Recherche, salle D30

Nusch Éluard est à la fois omniprésente et absente du monde de l’art. Omniprésente à travers le male gaze des artistes hommes pour lesquels elle pose, mais absente en tant que sujet : sa propre pratique artistique, dont la magie et le cirque, des arts incarnés et éphémères par excellence, n’ayant pas laissé de traces. Contrairement à ses contemporaines surréalistes, telles Claude Cahun ou Lee Miller, Nusch Éluard ne s’est pas prêtée à l’exercice de l’écriture. Comme l’explique sa biographe, Joana Masó, dans son tout nouvel ouvrage Eluard – sous le surréalisme les femmes paru en 2024, il existe de nombreuses zones d’ombres en ce qui concerne la vie de Nusch Éluard, que la postérité n’a retenue que comme « muse » des surréalistes et compagne du poète Paul Éluard. Alors que d’autres biographes, notamment Chantal Vieuille dans son ouvrage de 2010 intitulé Nusch. Portrait d’une muse du Surréalisme, n’échappent pas à une forme de « sexisme ordinaire », qui annexe la création féminine à celle du créateur et compagnon masculin, J. Masó interroge la mémoire de Nusch Éluard au prisme du genre et met en lumière les processus d’effacement et d’invisibilisation à l’œuvre dans la transmission du parcours de cette femme qu’elle considère comme une icône du XXe siècle et une artiste à part entière. C’est à partir de ce très bel ouvrage, qui promet de devenir une référence, que cette journée d’études se propose de faire la lumière sur les multiples facettes de la vie de Nusch Éluard, en tant que sujet, artiste et passeuse culturelle. La recherche en lettres modernes, en littératures comparées et en histoire de l’art s’est intéressée à Nusch Éluard comme source d’inspiration, objet ou modèle, de même que dans le cadre de ses relations avec les artistes de l’avant-garde francophone, dont entre autres Picasso, Man Ray et Paul Éluard, sans prendre en compte ni sa propre pratique artistique, dans les arts vivants et plastiques, ni sa véritable place dans les cercles d’artistes et son apport au monde de l’art. On connait par exemple la pratique circassienne de Nusch, de même que deux collages qu’elle aurait réalisés en 1935. De plus, sa période zurichoise et sa fréquentation des cercles de l’avant-garde germanophone ont complètement été occultées. Il n’y a aucune trace de son travail de traduction et de communication auprès de Max Bill, artiste du Bauhaus, avec qui elle partage sa vie de 1929 à 1930. Pourtant, il est possible que Nusch Éluard, qui parlait couramment l’allemand et le français, ait joué un véritable rôle de passeuse culturelle au sein de ces deux avant-gardes, germanophone, en Suisse, et francophone, à Paris, qu’elle fréquenta.

L’objectif de cette journée d’études est donc de combler ces lacunes dans la construction et la transmission de la mémoire de Nusch Éluard en s’ouvrant à tous les champs disciplinaires, et notamment aux études circassiennes, germaniques et philosophiques, ainsi qu’aux arts plastiques, en s’appuyant sur des méthodologies diverses, dont le genre, les transferts culturels, l’histoire de la mémoire et de la réception, l’histoire du cirque, l’analyse esthétique, le rôle des traducteurs.ices, etc. Les discussions s’articuleront autour de trois axes majeurs, qui correspondent aux pans de la vie de Nusch Éluard n’ayant, nous semble-t-il, pas encore suffisamment été explorés. Les archives manquantes et souvent difficiles d’accès, cette journée d’études interdisciplinaire se veut aussi un espace d’exploration vivant et dynamique, à l’image d’un chantier ouvert, où les fragments et les traces du parcours de Nusch Éluard pourront être recomposés sous plusieurs formes. Toute contribution, en recherche, recherche-création, en français ou en allemand, visant à mettre en lumière et réhabiliter la trajectoire fascinante de cette femme, artiste et bilingue, est bienvenue.

27 novembre 2025 (18h-) : Conférence - Table ronde Les violences masculinistes, Auditorium de l’espace diversités laïcité, 38, rue d’Aubuisson 31000 Toulouse

Confrontée à l’offensive masculiniste et à ses répercussions sur les violences faites aux femmes, l’Apiaf propose une conférence-table ronde pour analyser et comprendre ces phénomènes multiformes avec :
  • Stéphanie LAMY, chercheuse spécialiste des guerres de l’information, autrice de La terreur masculiniste,  éd. du Détour, 2024
« Panorama des idéologies masculinistes, leurs thématiques et stratégies »
Les pouvoirs publics peinent à identifier ces idéologies pour ce qu’elles sont : un ensemble de thèses dangereuses qui peuvent conduire des individus ou des groupes au passage à l’acte, dans les sphères aussi bien privée que publique. 
  • Glòria CASAS VILA, enseignante-chercheuse, université Jean-Jaurès, spécialiste de la sociologie des violences conjugales 
« Les (contre-)plaintes pour violences conjugales des hommes violents : une stratégie de harcèlement légal contre les femmes ? »
La statistique judiciaire montre que la part des femmes « présumées auteures de violences conjugales » a doublé en France. Des femmes victimes de violences, se retrouvent en garde à vue ou doivent comparaître devant le tribunal correctionnel pour « violences réciproques ». Cette nouvelle réalité des femmes victimes est en partie le résultat d’interprétations masculinistes et constitue un exemple paradigmatique des violences de genre institutionnelles.
  • Johann TOURNEBIZE, doctorant en linguistique, université Jean-Jaurès, étude des discours d’une communauté incel
« Comprendre les mécanismes de construction des identités incels »
Le langage des communautés incels foisonne de nouveaux mots, rendant leurs échanges sur les forums en ligne très opaques. Comment cela participe-t-il à façonner les identités incels et à diffuser une idéologie masculiniste ?
Ces interventions seront suivies d’un temps d’échange avec les participant·es.

4 décembre 2025 (18h30-) : Soirée débat « Liberté Égalité Santé ? Les discriminations dans les pratiques médicales et l’accès aux soins », amphi B, UT2J

Quels mécanismes de discriminations, même inconscients, persistent dans le monde médical et l’accès aux soins ? Comment les stéréotypes racistes, sexistes ou encore liés aux origines sociales, influencent-ils les diagnostics, les orientations et les traitements ? Pourquoi certaines personnes minorisées (racisées, précaires, LGBTQIA+, sans-papiers, femmes en situation de vulnérabilité…) renoncent-elles aux soins ou subissent-elles des prises en charge dégradées ? À partir d’études récentes et de témoignages, cette table ronde interroge les biais cognitifs et sociaux qui traversent les pratiques médicales :

Pourquoi entend-on encore parler du syndrome méditerranéen dans certains milieux médicaux ?
Comment les normes médicales peuvent-elles exclure les corps non conformes, les identités de genre minoritaires ou les parcours de vie précaires ?
En quoi la santé est-elle un fait politique, traversé par des rapports de pouvoir et des inégalités structurelles ?

Les échanges s’appuieront notamment sur le rapport du Défenseur des droits (mai 2025), qui repose sur plus de 1500 témoignages de discriminations dans les parcours de soin, sur des expériences de terrain et sur les travaux de la recherche qui appellent à repenser la formation médicale, à déconstruire les stéréotypes et à rendre les pratiques de soin plus inclusives.
Au plateau 
Cécile CHARLAP, sociologue, Maîtresse de conférences - LISST-Cers – UT2J
Julien MAZIERES, Chef du service pneumologie au CHU de Toulouse. Co-auteur de l’étude « Care4everybody ».
David ROHI, Chef du pôle régional Occitanie, Défenseur des droits.
Un·e soignant·e et une médiatrice en santé, de l’équipe de La Case de Santé - Centre de Santé Communautaire
A la modération 
Iris OUEDRAOGO, Co-présidente (Association des Journalistes Antiracistes et Racisé.e.s I France), journaliste et formatrice en podcast

Séminaire annuel des jeudis du genre, salle E121, Maison de la recherche

Créé en 2015 à l'initiative du Réseau de Masters ARPEGE, le séminaire interdisciplinaire propose des rencontres scientifiques labellisées par ARPEGE autour des questions de genre et des féminismes dans différentes disciplines. Une quarantaine d'événements sont programmés chaque année, sous des formats variés : colloques, journées d'études, séminaires, tables-rondes, ateliers, débats.