Sexisme sur la voix publique

Marlène Coulomb-Gully

Publié le 23 novembre 2022 Mis à jour le 23 novembre 2022

Marlène Coulomb-Gully. 2022. Sexisme sur la voix publique, Paris : Éditions de l’Aube. 272 pages.

Arlette Laguiller ânonnerait un texte de certificat d’études, Édith Cresson aurait une voix de poissonnière, Eva Joly serait une insulte à la langue française, ­Christiane ­Taubira se voit traitée de guenon quand elle prend la ­parole… ­Insultes, interruptions systématiques, critique de leur voix, inaudible ou trop aiguë, voire hystérique : est-il meilleure façon de signifier aux femmes qu’elles n’ont pas leur place dans l’ordre du discours ?
Récemment arrivées en politique, elles ont pourtant dû s’imposer dans cet univers, s’emparer d’une parole ­codifiée par et pour les hommes, jouer avec les règles d’une ­éloquence qui leur était étrangère. C’est à ce parcours entre silence imposé et injonction à parler que nous invite cette plongée dans cinquante ans d’histoire politique, de Simone Veil à Valérie Pécresse, Anne Hidalgo et Marine Le Pen.