Journée d’études "Embodiment et critique sociale. Epistémologie de la corporéité"

Publié le 20 mars 2024 Mis à jour le 20 mars 2024
du 28 mars 2024 au 29 mars 2024
Jeudi 28 mars : 13h30 - 17h30
Mercredi 29 mars : 8h30 - 13h
Université Toulouse - Jean Jaurès, INSPE Toulouse - Avenue de Muret
INSPÉ - B100 
UT2J - MDR E411
affiche
affiche

Embodiment et critique sociale.

Epistémologie de la corporéité

Journée d’études en philosophie

organisée par Hourya Bentouhami et Charles Wolfe

Équipe sur les Rationalités Philosophiques et les Savoirs (ERRAPHIS), Université de Toulouse Jean Jaurès et INSPÉ,


Argumentaire

Le corps a longtemps été le « grand refoulé » de la philosophie moderne et de son histoire ; puis il a fait l’objet d’un réinvestissement considérable pour réaffirmer la matérialité des corps au-delà des dualismes métaphysiques (Wolfe). De la négation de la corporéité, on passe à un « matérialisme des corps » (Foucault), au primat du corps dans la phénoménologie et dans les discours sur l’embodiment. On est loin de la « haine » idéaliste du corps, de Plotin qui avait « honte » d’être dans un corps, des attaques contre la chair (associée aux plaisirs peccamineux de l’incarnation). Mais l’embodiment, sans surprise, est surchargé de ses propres apories : le corps embodied n’est-il pas juste un ne avatar de la subjectivité fondatrice ? L’embodimentqueer s’inscrit-il sans détournement – nécessaire – du projet phénoménologique dès lors qu’il s’agit aussi de s’abolir comme corps objet/sujet, pour devenir méconnaissable (Moten ; Ahmed)? S’il est vrai que la phénoménologie nous permet de penser le corps vécu à la première personne comme autre chose que du vivant sédimenté, encastré dans le social et dans la neutralité supposée de la troisième personne du « on », la tâche épistémologique et critique est alors de repenser le lien entre le corps vivant et le corps vécu en tant qu’ils sont toujours ancrés dans une socialité donnée.  

Il s’agira ainsi de s’interroger sur la nature de la matérialité sociale et ante-sociale du corps, sujet/chose, esprit/matière, en tant qu’elle est historiquement située (Perreau, Depraz) : dans quelle mesure ce chiasme d’avoir/être son corps ressort-il d’une pré-discursivité et d’une matérialité originaire, antérieure au social (Bentouhami ; Butler)? Comment le corps vécu peut-il générer son propre espace, sa propre matérialité ? Qu’est-ce qui peut remettre en cause cette générativité de la chair comme puissance pathique et productrice (Fanon) ? Comment éviter de retomber dans une forme d’idéalisme du corps propre comme corps propriété et comment saisir ce que le corps vécu et vivant fait des antagonismes des rapports sociaux et de la violence sociale ? En quoi des notions comme celle par exemple de « corps-territoire » par les mouvements féministes latino-américains viennent bouleverser la conceptualité et la méthode phénoménologique comme praxis ?  Ce sont toutes ces questions posées autour de la socialité et de l’originarité du corps propre qui occuperont cette journée d’études autour de l’embodiment et de la critique sociale. 

PROGRAMME

 

JEUDI 28 MARS

13h30. Pauline Clochec, maîtresse de conférences, Université de Picardie, « Corporéité et accès au corps propre »

14h15. Charles Wolfe, professeur des universités, Univ. de Toulouse Jean Jaurès, « Embodiment et matérialité »

15h. Fabio Jullien, doctorant, Université Paris-Cité, « Les corps queer comme archives embodied de l’histoire : une anarchéologie »

15h45. Pause 

16h. Claudia Serban, maîtresse de conférence, Univ. de Toulouse Jean Jaurès, « Embodiment et intercorporéité » 

16h45. Marina Sportelli, Pré-doctorat, Université Toulouse Jean Jaurès, « Les épistémologies incarnées face aux non-humains »

 

VENDREDI 29 MARS

 

8h30. Accueil café

9h. Hourya Bentouhami, maîtresse de conférences, Université de Toulouse Jean Jaurès, « La chair des rapports sociaux »

9h45. Mickaëlle Provost, post-doctorante, Centre Prospéro, Université de Bruxelles, « Le corps-symptôme ou comment exprimer l'insupportable » 

10h30. Alice Leleu, doctorante contractuelle en philosophie, Université de Toulouse Jean Jaurès, « Du corps stigmate au corps ennemi : l’impossible expérience de l’addiction »

11h15. Pause

11h30. Cécile Hanff, doctorante contractuelle, Université de Toulouse Jean Jaurès, ERRAPHIS, « L’oppression comme production de corps sous surveillance »

12h15. Sam Moro, Pré-doctorat, Université de Toulouse Jean Jaurès, « ‘Les chemins de désirs’ : quelle place octroyer au stand-up dans les luttes queer ? »


Lien zoom sur demande auprès de : charles.wolfe@univtlse2.frhourya.bentouhami@univ-tlse2.fr